HIV : la recherche continue à l’échelle internationale

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En décembre dernier, du 9 au 13, une conférence internationale sur le SIDA s’est déroulée à Miami. Un médecin varois était présent : le Dr Alain Lafeuillade, ancien chef du service d’infectiologie du CHITS (Centre Hospitalier Intercommunal de Toulon-La Seyne).
Il n’en revient pas avec des nouvelles « révolutionnaires », mais, à l’évidence, les chercheurs sont toujours mobilisés pour traquer ce virus qui, souvent ne s’exprime plus, mais est toujours présent dans les cellules du malade.

Essais de phase 1 pour un vaccin
-« Il y a, aujourd’hui, un projet de vaccin thérapeutique pour lequel les essais en phase 1 vont commencer, exclusivement aux USA et au Canada. C’est le premier « point fort » retenu lors de cette conférence. Il faut aussi parler du travail d’une équipe pour bloquer la réplication du virus dans les ganglions : ce sont des réservoirs « silencieux », mais où le HIV peut se multiplier. Ces essais vont se faire sur des singes. Enfin, j’ai retenu les recherches engagées pour stimuler le virus endormi. Là encore, il faut que le virus « s’exprime » pour pouvoir le purger définitivement. C’est une opération risquée, qui va se faire sur l’animal, mais qui répond à la même philosophie : détruire le virus, définitivement… »
On peut regretter que la France ait été absente de ces travaux …

Espérance de vie optimiste
Quand on demande au Dr Lafeuillade ce qui a changé depuis l’ouverture de son service, en janvier 1992, il confirme ce que soulignent de nombreuses études : l’espérance de vie des patients porteurs du HIV est désormais égale à celle de la population générale.
-« Certaines études affirment même que ces patients étant suivis régulièrement, ont une espérance de vie supérieure à la moyenne, en France. C’est oublier les complications associées au traitement, et le poids psychologique de cette pathologie qui se traduit souvent par un sentiment de profonde solitude. »
Désormais, le patient ne prend plus qu’un cachet par jour, alors qu’il devait en prendre une douzaine il y a quelques années ! Une avancée pour les malades, mais une « banalisation » dangereuse pour le public :
-« Les jeunes, en particulier, remarque le Dr Lafeuillade, ne se protègent plus. Nous l’avons constaté au CeGIDD, qui prend en charge ceux qui viennent en consultation, mais fait aussi de la pédagogie : le SIDA n’est pas une maladie tout à fait comme les autres et être contaminé n’est pas sans conséquences… »

Du service public à la pratique libérale
À la fin du mois de mars, le Dr Alain Lafeuillade quitte le service public pour l’exercice libéral, spécialiste en médecine interne, maladies infectieuses et immunodépression.

Il s’en explique avec discrétion :
-« Je quitte l’hôpital pour des raisons personnelles, mais aussi pour pouvoir exercer pleinement ma profession. L’hôpital public est devenu une entreprise, et la fameuse T2A (tarification à l’activité) a tué l’esprit de l’hôpital public. J’estime que je n’avais plus les moyens de faire tourner correctement mon service. Je le regrette, mais c’est une page qui se tourne… »

N.F

 

CeGIDD : Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic des infections à VIH, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles.

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