Le Conseil Syndical F.O.-DGFiP s’est réuni les 15,16 et 17 octobre à Paris.
Le Premier ministre a présenté le 10 octobre le Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2025 porté par le Gouvernement. Ce PLF va être débattu au Parlement. Il prévoit 65 milliards d’économies sur la dépense publique, niveau inédit sous la Vème République.
Ces coupes franches sont la conséquence de l’effondrement des recettes publiques depuis 2017. La multiplication des cadeaux fiscaux, 62 milliards en 2023 selon la Cour des Comptes, et les aides aux entreprises sans contreparties ni conditions, sont devenues, avec plus de 260 milliards, le premier poste de dépense de l’État. Elles n’auront servi qu’à battre des records de dividendes.
Le Conseil syndical réaffirme que l’austérité est trois fois suicidaire. Socialement parce qu’elle remet en question les droits, économiquement parce qu’elle plante la croissance, démocratiquement parce qu’elle alimente les mouvements de rejets.
Après les différentes sorties médiatiques de ces derniers jours présentant la France comme au bord du gouffre financier, les fonctionnaires sont de nouveau montrés du doigt et rendus partiellement responsables de la dette, dont la définition donnée par nos gouvernants est intentionnellement instrumentalisée.
Le nouveau Ministre de la Fonction publique remet à l’ordre du jour le projet de son prédécesseur Guérini qui visait à :
-Supprimer les catégories A, B et C ;
-Détruire la fonction publique de carrière au bénéfice d’une fonction publique d’emploi ;
-Instaurer la rémunération au mérite ; faciliter le licenciement des fonctionnaires ;
-Détruire la Fonction Publique et donc la DGFiP,en généralisant la contractualisation des emplois.
Il y ajoute, pour faire bonne mesure, la suppression de la Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat (GIPA).
Le Conseil syndical rappelle que la DGFiP a perdu près de 30% de ses effectifs depuis sa création en 2008 : 130 000 agents titulaires en 2008 pour 93 400 en 2023.
Elle est l’administration qui a perdu le plus d’emploi en France, il n’y pas d’équivalent, ni dans la sphère publique ni dans celle du privé.
Alors que le Cadre d’Objectif et de Moyen 2023/2027 ne prévoyait aucune suppression d’emploi supplémentaire en 2025, le PLF 2025 en impose 550 au mépris de la signature de l’ancien Directeur Général, désormais directeur de cabinet du Premier Ministre.
Le Conseil Syndical considère qu’il est de son devoir d’alerter les personnels.
Il les invite à réagir et s’organiser pour se défendre face aux attaques dont ils font l’objet depuis trop longtemps.
Opposons la FOrce du collectif aux replis individuels !
Imposons un Bercy des Finances !