Delevoye : tempête sous un crâne

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À voir sa tête sombre sur les bancs du gouvernement, le regard dans le vide , un doigt entre les lèvres, Delevoye ferait (presque) de la peine. « Il aurait pensé à démissionner... » titre l’article de l’AFP du 13/12/19. Non ?

Et il ne l’a pas fait ? Vous vous rendez compte dans quel état il doit être l’homme miracle qui connaît si bien la questions des retraites et les partenaires sociaux, que Macron était aller chercher pour ses compétences et sa diplomatie et qu’il a fait membre du gouvernement.

C’est que, juste avant le discours d’E. Philippe,on venait d’apprendre qu’il était administrateur bénévole d’un institut de formation, l’IFPASS, lié aux assureurs, très concerné par la question des retraites et que ce très haut cadre n’y avait rien vu d’incompatible ni de suspect. C’était « une erreur, une omission par oubli », reconnaît-il, un peu tard.

Dans la foulée, il se rappelle aussi qu’il est rémunéré par le groupe privé IGS lié au patronat depuis juillet 2016 et qu’il a perçu 123 000 euros qu’il devra rembourser, selon les règles « d’exemplarité » qu’il n’avait pas cherché à connaître.

Ce n’est pas de la malhonnêteté, plutôt de l’étourderie, voyons. Du coup il se sent vulnérable et craint de nuire à la crédibilité du projet qui portait son nom et que s’est approprié le gouvernement avec le succès que l’on sait vu l’accueil populaire.

Apparemment il n’a pas été très encouragé à démissionner puisqu’il hésite toujours ! On peut le rassurer sur un point. Si ces révélations tombent mal, en effet, elles ne changent rien au contenu régressif et dangereux du projet. Elle ne font qu’ajouter à la méfiance de la parole publique qui donne tellement d’exemples de détournements des mots et de leur sens, des falsifications historiques (Philippe se référant au CNR ??) de négations permanentes des réalités sociales les plus évidentes : insuffisance du pouvoir d’achat des plus modestes, acroisement des inégalités, privatisations des services publics, santé-éducation comprises…et profits somptueux pour les actionnaires.

Impossible de gober les arguments donnés par Macron-Philippe-Delevoye en train de nous « vendre » la liquidation de notre système de retraites -qui doit être amélioré après 40 ans d’austérité et de régressions sociales- impossible de laisser passer un projet pensé pour nous conduire à la capitalisation généralisée de notre système paritaire par répartition.

Delevoye ne fait que confirmer combien, dans les hautes sphères de ce pouvoir des riches, on cherche à soigner les apparences pour mieux dissimuler les intérêts -privés- que l’on défend et les privilèges qui y sont associés. Il n’est pas inquiet pour sa retraite.

Macron, lui, a titré son livre-programme « Révolution »…qui le prendra pous un « sans culotte » ?

René Fredon

 

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