Pour le patron du Figaro, sénateur LR, 5è fortune de France (13 milliards d’euros), ce jugement pour blanchiment de fraude fiscale est particulièrement clément. A 92 ans le doyen du Sénat qui en fut le président de la commission des finances (ça ne s’invente pas !), a peu de chance de solliciter un nouveau mandat.
Cela fait plus de 20 ans que l’ex-député-maire de Corbeil, héritier de son père Marcel Dassault, défraye la chronique judiciaire par ses pratiques électorales et fiscales pour lesquelles il a été maintes fois condamné tout en restant sénateur et patron de presse : on n’est jamais si bien défendu que par soi-même, n’est-ce pas ? Ce journal est si bien orienté !
A Corbeil, l’argent du milliardaire -qui cumulait aussi les sièges au conseil régional et départemental- coulait à flots pour « arroser » les électeurs, ce qui lui avait valu l’invalidation des élections municipales en juin 2009 confirmée en septembre, le conseil d’Etat y voyant « des dons d’argent de nature à altérer la sincérité du scrutin. » Qu’en termes galants ces choses-là sont dîtes !
Il n’avait écopé, pour un tel délit, que d’un an d’inéligibilité ! Pas de quoi y perdre sa dignité et ses privilèges. Le Figaro est entre de bonnes mains, bien propres. Le volet pénal de cette affaire est toujours en cours.
Le 2 février, c’est pour « fraude d’ampleur et une claire intention de dissimuler des fonds familiaux » que Dassault a été condamné à deux ans avec sursis, cinq ans d’inéligibilité et deux millions d’amende. L’intéressé n’a pas attendu pour faire savoir qu’il ferait appel. Il a tout l’avenir devant lui et peut compter sur le temps long judiciaire. Les moyens…il les a.
En matière de « casseroles » et d’exemplarité, il n’est pas le seul mais il est sur le podium. Il est même dépassé…par Balkany, l’ami intime de l’ex-président qui n’a pas le profil du plan B appelé à la rescousse au sein d’une droite embarquée sur le radeau de la Méduse.
René Fredon
