Conférence sur la vie et l’œuvre du  Général Giraud par son petit-fils.

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L’Amiral Hervé Giraud donnera le lundi 14 novembre 17h à l’auditorium du Collège Paul Eluard  de la Seyne une conférence sur la vie et l’œuvre du Général Giraud 1879-1949 un libérateur oublié de la France.

Le Général Giraud 1879-1949

Henri Giraud et l’Histoire
Henri Honoré Giraud est considéré comme l’une des principales figures de la Libération, bien que sa personnalité et son rôle politique soient controversés. Pourtant une partie de la Résistance intérieure française se réclama de son patronage et de son inspiration, en particulier l’Organisation de résistance de l’armée (ORA). Homme de la légalité Giraud chercha a entrainer le régime de Vichy dans une certaine forme de résistance, ce qui fut utilisé contre lui par les gaullistes pour le discréditer. L’Histoire est toujours racontée par ceux qui gagnent ! Je précise cependant que dans le programme d’Histoire de Terminales sa rivalité avec De Gaulle est correctement évoquée.

Une évasion rocambolesque
Il étonna les français par son art de l’évasion et notamment  celle de la prison de  Königstein près de Dresde le 17 avril 1942, en se laissant descendre le long de la falaise de la forteresse de montagne. Il avait rasé sa moustache, s’était coiffé d’un chapeau tyrolien et voyagea jusqu’à Schandau pour y rencontrer un complice. Par diverses ruses, il atteignit la frontière suisse et par la suite rejoignit la France. Après un périple de 800 km en chemin de fer, il arriva en Alsace le 19 avril 1942. Giraud s’installa en zone sud, dans une propriété familiale où la police de Laval le fit surveiller, ce qui ne l’empêcha pas de prendre des contacts avec diverses personnalités françaises et américaines, en vue d’une reprise de la guerre par l’armée d’armistice auprès des Alliés.

Un engagement courageux
En juin 1943, il devint avec Charles de Gaulle l’un des co-présidents du Comité français de la Libération nationale (CFLN), destiné à unir la totalité des forces françaises en guerre. Mais la collaboration des deux généraux au sein de cet organisme fut jalonnée de différends parfois graves, à l’occasion desquels Giraud, chaque fois qu’il était mis en minorité, se réclamait du soutien personnel des autorités américaines. En juillet 1943, Giraud commit l’erreur de se rendre longuement aux États-Unis, permettant à de Gaulle de multiplier les ralliements en son absence.

La libération de la Corse
Le 9 septembre 1943, Giraud reçut un télégramme de la Résistance corse ainsi libellé : « Ajaccio s’est soulevé. On se bat à Bastia », qui réclamait de l’aide. Giraud eut cette phrase célèbre : « Les braves gens ! On ne peut pas les laisser tomber. » Il passa outre au général Eisenhower, dont les plans n’intégraient pas la libération de la Corse, et envoya les forces régulières disponibles prêter main-forte aux insurgés. En septembre 1943, Giraud mena un débarquement en Corse avec succès, en liaison avec les résistants corses qui s’étaient soulevés en partie avec l’aide des armes de l’armée d’Occupation Italienne en déroute après la chute de Mussolini (septembre 43).

La Rivalité avec De Gaulle
Lorsque le  CFLN (Comité Français de Libération Nationale) sous l’influence de De Gaulle-qui craignait sa notoriété- lui retira  son poste de commandant en chef des forces françaises, Giraud refusa d’accepter le poste d’inspecteur général des armées qui lui était proposé, et choisit de se retirer.

Le 28 août 1944, alors que le CFLN, devenu Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) était installé à Paris, Giraud survécut à une tentative d’assassinat de la part de l’un des soldats indigènes de sa garde, en Algérie. Blessé, il ne put assister aux célébrations qui accompagnèrent la libération de la France.

La création de la Quatrième République
Giraud fut cependant  élu en juin 1946 à l’Assemblée Constituante française comme représentant du Parti républicain de la liberté, et contribua à la création de la Quatrième République. Il est resté membre du Conseil de la défense nationale et fut décoré pour son évasion. Il s’éteint le 11 mars 1949, à l’âge de 70 ans. Il repose aux Invalides.

Il reste objectivement pour les historiens un homme courageux, un militaire avisé et un grand  français qui ne mérite pas le relatif oubli dans lequel l’a plongé l’historiographie gaulliste. Lui-même connaissait ses limites : « Sur le plan politique, j’ai été d’une incompétence, d’une maladresse, et d’une faiblesse inconcevables. » extrait d’Un seul  but la victoire  page 131.

On lui doit deux livres majeurs sur cette époque troublée : Mes évasions, en 1946, et Un seul but, la victoire 1942-1944, en 1949.

l’Amiral Hervé Giraud conférencier

Une conférence hommage
La conférence de son petit-fils Hervé Giraud, homme de culture et de passion, évoquera  la mémoire de cet acteur essentiel de la libération de la France  lors du dernier conflit mondial.

Il dit : « Ses relations particulièrement conflictuelles avec le général De Gaulle ont en effet conduit à son éviction puis à son élimination politique et militaire. Dans ce véritable « rapt historique » De Gaulle et son clan ont tout fait pour tenter d’éradiquer l’existence de Giraud et salir sa mémoire. Depuis un certain nombre  d’années je m’efforce  par le biais de nombreuses conférences de redonner au Général Giraud la place qui lui revient dans l’histoire militaire de notre Pays. »

Hervé Giraud Vice-Amiral d’Escadre conférence organisée par l’association « Les Amis de la Seyne Ancienne et Moderne »  lundi 14 novembre à 17 h à l’auditorium du collège Paul Eluard de La Seyne sur Mer « Henri Giraud le libérateur oublié ».

Jean-François Principiano

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