Le carnaval de Camps est l’un des derniers vrais carnavals de Provence. C’est aussi l’un des plus anciens. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, une bande de garçons maintenait la tradition. Habillés de longues chemises de femmes et coiffés de bonnets de coton, ils se noircissaient le visage et se munissaient d’une quenouille dans laquelle ils introduisaient une bougie. Ils allaient ainsi de maison en maison réclamer un baiser aux filles et de la nourriture et des boissons aux pères. Ces victuailles servant à alimenter un banquet.
Pendant ce carnaval est dansée la danse des filouas ou filouses. C’est l’une des plus curieuse de la Provence. On a coutume de dire que c’était la danse des fileuses, mais les fielouses sont des quenouilles.
Déjà au XVI ème siècle, les couturières des villages alentours venaient à Camps lors de la foire de Saint-Clair pour danser en l’honneur du Saint-Patron des couturiers aussi patron du village. Camps, dès la fin du Moyen Age, s’est spécialisé dans la fabrication des chapeaux de feutre mais aussi dans les métiers de la couture. Sur la commune étaient cultivés du chanvre et du lin et on était, cardeur de laine, peigneur de chanvre, tisseur, tailleur.
Ce carnaval tombé en désuétude a été relancé en 2005 par l’équipe municipale avec le concours des Tambourinaïres de San Sumian.
Les carnavaliers promènent Caramantran dans le village dans un défilé en chemise de grand-mère en lançant de la farine, accompagnés par des groupes folkloriques.
Ce défilé se poursuit par le procès de Caramantran ou les acteurs accusent ce dernier de tous les méfaits survenus pendant l’année écoulée. Le malheureux Caramantran est toujours condamné et finit dans un grand feu de joie.
L’après-midi se termine par la dégustation d’un bon vin chaud accompagné de pâtisseries de chandeleur, réalisées par les villageoises.
Cette année encore, venez nombreux avec vos chemises de grand-mère, sans oublier le sachet de farine, participer à ce spectaculaire carnaval.
