Voyageant depuis le Néolithique jusqu’à nos jours, la graine a été le principal vecteur de diffusion et d’adaptation de l’ensemble des plantes nourricières actuelles. L’industrie, en s’accaparant les semences, a rompu ce lien essentiel qui nous unit aux plantes, entraînant une érosion de la biodiversité cultivée sans précédent. Aujourd’hui plus que jamais, la graine est vectrice d’échanges, de rencontres et d’espoir.
Plus de 20 ans d’actions
Il y a maintenant 21 ans, naissait le Réseau Semences Paysannes, à la suite des premières rencontres sur les semences paysannes en 2003. A cette époque, la question des semences était cantonnée à un petit monde d’initié·es et tout était à faire : retrouver les semences, réinventer les savoir-faire, expérimenter, créer de nouvelles formes organisationnelles pour agir ensemble, se défendre face à une réglementation prohibitive, faire face à la menace des OGM…
Deux décennies plus tard, plusieurs générations de semeurs et de semeuses continuent ce travail, de plus en plus de praticiennes et praticiens cultivent et font vivre les semences paysannes, il·elles défendent une agriculture écologique, paysanne et sociale ancrée dans les territoires.
Ce sont quelques dizaines de rencontres (locales, nationales et internationales), des heures de discussions animées, d’échanges à la fois de connaissances, de savoir-faire et de semences, plusieurs programmes de recherche… qui ont permis aux Maisons de Semences Paysannes d’essaimer dans les quatre coins de la France, de retrouver et faire vivre de nombreuses variétés population et réunir aujourd’hui environ 80 collectifs autour des enjeux de biodiversité cultivée et d’autonomie.
Néanmoins, force est de constater que l’état du monde et plus encore, celui de la biodiversité cultivée et sauvage, ne sont pas réjouissants.
La proposition de la Commission européenne, d’un nouveau règlement, sur la commercialisation des semences ainsi que la proposition de déréglementation de la plupart des plantes OGM, n’augurent aucun changement, voire un durcissement, des politiques agricoles au détriment de la souveraineté alimentaire, des paysannes et paysans et en faveur de l’agro-industrie et du capitalisme.
Il est essentiel de poursuivre le travail de défense et de diffusion des semences paysannes, car elles sont un des piliers de l’autonomie alimentaire : les trois-quarts de la nourriture disponible sur la planète sont issus de systèmes semenciers paysans
et non de semences industrielles.
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