Dix ans déjà

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Le 13 novembre 2015, 130 personnes ont été tuées et 413 blessées en quelques heures par des commandos jihadistes au Bataclan, au Stade de France et sur plusieurs terrasses de l’Est parisien.
Commémorer ces attentats sans tomber dans l’islamophobie demande de trouver un équilibre entre mémoire, respect des victimes et lucidité collective, tout en refusant les amalgames.
Pensez-en ce que vous voulez mais n’oubliez pas de penser et n’hésitez pas à en parler.
Centrer la mémoire sur les victimes, pas sur les auteurs
Mettre les victimes et leurs proches au cœur du souvenir, leurs noms, leurs histoires, leurs rêves interrompus.
Éviter de donner une place symbolique aux terroristes ou à leur idéologie : la commémoration n’est pas un procès.
Parler de solidarité, de résilience et de défense de la vie, plutôt que de vengeance ou d’opposition.
Rappeler que les attentats visaient l’humanité, pas une religion
Souligner que ces attaques ont touché des personnes de toutes origines, croyances et convictions.
Rappeler que de nombreux musulmans ont été victimes, et que beaucoup se sont mobilisés dès le lendemain pour condamner les crimes et soutenir la nation.
Expliquer que le terrorisme se nourrit de la division : tomber dans l’islamophobie, c’est faire le jeu de ceux qui ont voulu fracturer la société.
Promouvoir l’éducation et la nuance
Organiser ou participer à des rencontres, débats ou expositions sur la radicalisation, la tolérance et la citoyenneté.
Donner la parole à des chercheurs, enseignants, associations musulmanes, laïques, ou interreligieuses.
Insister sur la différence entre l’islam (religion pratiquée par des millions de citoyens paisibles) et l’islamisme radical (idéologie politique violente pratiquée par une petite minorité).
Utiliser un langage de paix et de fraternité
Employer un vocabulaire inclusif et apaisé : parler de “terrorisme djihadiste” plutôt que de “terrorisme islamique”, par exemple.
Rappeler que la République protège toutes les croyances et que la liberté de culte fait partie des valeurs qu’on défend en hommage aux victimes.
Agir collectivement
Participer à des marches, concerts, ou cérémonies qui rassemblent au-delà des appartenances.
Soutenir des initiatives citoyennes ou artistiques qui mettent en avant la fraternité, la diversité et la paix.
Montrer par des gestes simples (dialogue, écoute, entraide) que la meilleure réponse à la haine, c’est le lien social.

13 novembre 2015 – 13 novembre 2025
Dix ans déjà.
Nous nous souvenons de celles et ceux qui ont perdu la vie ce soir-là — des visages, des rires, des amitiés fauchées.
Nous pensons aussi à leurs proches, à toutes les personnes blessées dans leur chair ou dans leur esprit.
Ce jour-là, c’est notre humanité commune qui a été visée.
Mais face à la terreur, la France a répondu par la solidarité, la culture, la liberté et la vie.
Aujourd’hui encore, nous refusons la haine et les amalgames.
Les terroristes ont voulu diviser ; souvenons-nous pour rester unis.
Contre la peur, choisissons la fraternité.

à lire
Déplier le coeur d’Aurélie Silvestre
272 pages
format 14,10 x 20,70 cm
Isbn 2021604403
Prix 20,50€
Éditions Le Seuil

« Je ne voulais pas y aller.
En tout cas pas le premier jour. Je me sentais minuscule, incapable de trouver ma place au milieu de tous ces chiffres que les médias égrenaient : quatorze accusés présents, mille huit cents parties civiles, trois cent trente avocats, cent quarante médias accrédités, cinq cent quarante-deux tomes de dossiers…
J’avais peur. Peur de la cohue, peur des journalistes, peur de ma peur. Je prévoyais de faire ce que je fais dans ce cas, un refus d’obstacle : si je n’y vais pas, ça n’existe pas.
Mais, comme bien d’autres fois, ça ne s’est pas totalement passé tel que je l’avais imaginé. »
A.S.

Aurélie Silvestre est née en 1981. En 2015, elle a perdu son compagnon au Bataclan, alors qu’elle était enceinte de leur deuxième enfant. Elle a raconté ce drame et comment elle a tenté d’y faire face dans un premier ouvrage, Nos 14 novembre (Lattès, 2016). En septembre 2021 s’ouvre le procès des attentats du 13 novembre auquel elle va assister en tant que partie civile.La traversée qu’elle nous livre dans ce récit intime imbrique tout à la fois une réflexion sur son statut de victime et le cheminement de sa reconstruction de femme.

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