23 mai : le temps des Mémoires, pour les victimes de l’esclavage colonial
23 mai 1848 : le décret Schoelcher abolissant l’esclavage entre en application. Premier territoire touché : la Martinique. Désormais, en France, cette date sera marquée par des hommages officiels.
Vendredi dernier, sous le soleil, nombreux étaient les promeneurs qui s’interrogeaient en passant devant le monument aux morts, à l’entrée du jardin Alexandre 1e , à Toulon.
Nombreux aussi, les élèves qui se rendaient au Lycée Bonaparte… Napoléon Bonaparte, qui avait rétabli l’esclavage en 1802, alors qu’il était aboli par la Convention de 1794. L’Histoire réserve bien des surprises…Car, en fin de matinée, une cérémonie officielle se préparait : gerbes au sol, drapeaux tenus par des anciens combattants, officiels réunis devant le monument. Mais personne ne savait ce que représentait cette date : le 23 mai.
Pourtant, depuis 2006, le 10 mai est la journée nationale de commémoration de la traite de l’esclavage, et de son abolition, et le 23 mai est la journée consacrée aux victimes de l’esclavage colonial, selon le décret de Victor Schoelcher, journaliste et député, en 1848. Deux dates qui viennent enrichir le programme d’Histoire des collégiens et des lycéens, avec l’encouragement et de nombreuses initiatives, de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (FME), présidée par Jean-Marc Ayrault, et dirigée par Aïssata Seck, à Paris.
« Ne jamais oublier »
Les autorités, civiles et militaires, étaient toutes représentées ce vendredi matin et des gerbes déposées en leur nom, mais c’est sans doute l’allocution du représentant du Préfet Maritime qui fut la plus proche de la réalité vécue. Évoquant les grandes figures de l’émancipation de ces hommes et de ces femmes qui luttèrent pour leur liberté, il souligna que notre devoir était de « ne jamais oublier »…
Flamme rallumée, sonnerie aux morts, Marseillaise : au delà de l’hommage officiel, c’est désormais une page de son histoire que la France est appelée à regarder en face, sans hypocrisie, avec honnêteté et transparence…
N. F