Ollioules : Toutes les petites choses que j’ai pu voir

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D’après Raymond Carver — Olivia Corsini
Olivia Corsini adapte de très belles nouvelles de Raymond Carver. Elle nous emmène au cœur de l’Amérique des Années 1970. Une Amérique d’après l’âge d’or qui s’est embourbée dans un libéralisme économique et qui multiplie les laissés-pour-compte.

Sur scène, nous découvrons Nancy, Cliff, Sam, Franck et Bill. Tous les cinq ont une vie des plus ordinaires. Une vie faite de petits ratages et de frustrations. Un monde modeste, où on parle peu et on n’ose jamais assez.
Leur quotidien est à l’image de Nighthawks, le fameux tableau d’Edward Hopper. Dans cette ambiance surprenante, entre réel et fantastique, les personnages sont ensemble et pourtant si seuls. Leur existence, très calme, est teintée d’une certaine étrangeté. Nous suivons leurs histoires faites d’instants brefs,
mystérieux et vertigineux.
Coproduction et résidence Châteauvallon-Liberté

À l’image du tableau de Edward Hopper, Nighthawks, où des grandes parois de verre laissent deviner la profonde solitude des quatre personnages qui ne se regardent pas, les protagonistes des nouvelles de Carver vivent dans leur monde fait d’objets, de lits, de téléphones, de bouteilles, telles des figurines dans un grand tableau. Les personnages comme des petites poupées restent dans des intérieurs isolés, des refuges éclairés par les lueurs des abat-jour.
Chacun dans leur espace, comme autant d’îlots sans connexion entre eux. Instinctivement, il était clair que le lit serait posé sur la terre sèche et caillouteuse, que les pantoufles usées auraient marché non pas sur un linoleum lisse, mais dans la poussière de la terre nue et rêche.
Je voudrais recréer la sensation de noyade que nous pouvons ressentir quand une fuite d’eau remplit le salon et que nous nous sentons si dépassé que l’on dirait que l’océan tout entier est rentré pour tout emporter. Je voudrais tout d’abord construire des images qui aient un impact sensoriel et émotionnel et pas seulement esthétique.
L’envie d’un projet naît d’une vision, le décor n’est pas une scénographie mais la matrice, le cadre est le moteur de l’état dans lequel je cherche à plonger les acteurs. Carver n’avait pas le temps d’écrire de romans, sa situation économique ne le lui permettait pas de se consacrer complètement à l’écriture, il n’écrivit donc que des nouvelles courtes. En peignant ses personnages par des détails extrêmement parlants et reconnaissables, il restitue pour nous des instants clefs, des moments banals du quotidien où pourtant tout peut se jouer, où tout peut vriller.
Oui, malheureusement, on ne se quitte que très rarement dans la brume d’un petit matin au quai d’une gare… Le plus souvent cela se passe sans romantisme entre l’arrivé du plombier et le départ pour le travail. La vraie vie entrave l’image de la vie en nous révélant en tant que petits individus dont les actions ont des conséquences inéluctables. Pour incarner ces gens qui pourraient être nous-mêmes dans ces moments de grande détresse, il nous a fallut les approcher avec beaucoup d’empathie et d’affection, sans jamais les juger.
Dans ce chemin de reconnaissance en l’autre Carver est notre guide. Sa plume décrit des femmes et des hommes avec une telle justesse qu’on pourrait se dire que lui-même a été témoin ou acteur de ces évènements. Il y a dans cette narration épurée, une sorte de « solidarité entre perdants » qui fait que ces personnes nous touchent malgré leur manque de morale, d’élégance et de raison. Un acteur-narrateur, par les mots de Carver, nous amènera à la compréhension de ces êtres.

mercredi 21 mai 2025 à 19h30
jeudi 22 mai 2025 à 19h30
vendredi 23 mai 2025 à 19h30

Plein tarif 30 €
Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 25 €
Tarif – 30 ans 15 €
Tarif – 18 ans 10 €
Tarif solidaire 5 €

D’après des nouvelles de Raymond Carver
Mise en scène Olivia Corsini
Collaboration artistique Leila Adham
Avec Erwan Daouphars, Fanny Decoust, Nathalie Gautier, Carine Goron, Zakariya Gouram & Tom Menanteau
Collaboration artistique Leila Adham
Assistanat à la mise en scène Christophe Hagneré
Scénographie et costumes Kristelle Paré
Création sonore Benoist Bouvot
Création lumières Anne Vaglio
Chorégraphie Vito Giotto
Régie générale et lumière Julie Bardin
Régie son (en alternance) Samuel Mazzotti, Rémi Base
Régisseur plateau Régis Mayer

Production déléguée Wild are the Donkeys / Compagnie Serge Nicolaï & Olivia Corsini
Coproductions Espace des Arts, Scène nationale Chalon-Sur-Saône / Châteauvallon-Liberté, Scène nationale / MC2 : Grenoble / Théâtre Molière – Sète, scène nationale archipel de Thau / La Maison, Nevers agglomération – Scène conventionnée art en territoire / Le Manège Maubeuge – scène nationale transfrontalière

Photos © Christophe Hagneré
Texte © Vanessa Asse
Ollioules – Châteauvallon
Studios du Baou
Pour toutes et tous dès 14 ans

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