« Nous lui disons encore Merci plus que jamais ! »

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Docteur Vincent Carret

Alors que les Services d’Urgences et nos hôpitaux vivent une situation critique et de tensions jamais rencontrée partout sur nos territoires, nous n’osons pas imaginer l’état dans lequel seraient nos équipes et notre système s’il n’avait pas été là !

Nous sommes nombreux au sein de la famille hospitalière à ne pas comprendre la sévérité du rendu de jugement de la cour d’appel d’Aix en Provence pour Hubert FALCO, notre Président du Conseil de Surveillance .

Les Soignants savent que derrière le regard d’un homme qu’il croise, il n’y a jamais que du mauvais ou que du bon, partout, à commencer par nous mêmes et nos propres existences.

Parce qu’ils luttent et se battent pour la vie au quotidien , ils sont de fait contre la peine de mort et la mise à mort sous toutes ces formes , mise à mort physique, morale, politique, sociale. Ils observent que celles et ceux qui sont contre la peine de mort inscrite dans la constitution sont les plus virulents acteurs de la mise à mort sociale dans notre monde actuel.

Les Soignants connaissent bien ce monde actuel qui les applaudit et les encense un jour et les lynche le lendemain sans reconnaissance et oubli de tout.

À tous les « juges » qui un jour ou l’autre finiront par devoir être soignés en nos murs parce qu’ils n’y échapperont pas, comme nous tous, nous aimerions dire que derrière une vérité il en existe plusieurs autres parfois plus justes, plus belles et plus grandes qu’ils ont tort d’oublier et de pas vouloir voir ou d’écouter.

Parce que nous étions seuls et qu’il était le seul à venir vers nous pour construire avec nous ce que peu d’élus peuvent réaliser de plus beau dans leur vie, « Un hôpital pour tous et au service de tous », nous continuerons à prendre sa défense et à ne pas le laisser seul aujourd’hui.

Derrière ces vérités qu’il ne faut pas oublier et qu’il faut rappeler à tous ses « juges » d’où qu’ils soient et d’où qu’ils viennent au-delà de la cour d’Appel d’Aix en Provence , il y a cette réalisation d’un hôpital obtenu un mercredi en Conseil des Ministres sous la Présidence de Jacques CHIRAC alors que Toulon ne figurait pas dans la « short list » des projets d’envergure au niveau national.

Toulon continuait à être oublié, il ne l’a plus été !
Un hôpital neuf est le projet d’une vie, le projet au service de plusieurs générations, le projet d’un siècle pour nos populations et nos territoires, le projet qui nous est envié par l’ensemble des Soignants de France. À travers ce projet envié de tous, il y a aussi un homme, Président de Conseil de Surveillance d’un des plus importants centre hospitalier au niveau national et douzième service d’Urgence de France et qui reste à jamais celui qui au nom de tous a inscrit son nom dans l’histoire des Toulonnais et des Varois.

Alors que beaucoup votaient la fermeture des lits à l’hôpital par milliers, contre leurs Soignants, contre leurs malades, contre leurs populations, lui en ouvrait des centaines. Alors que nos tutelles nous reprochaient d’avoir vu trop grand pour Ste Musse alors que nous ne savons plus aujourd’hui où mettre les malades et dans quel bloc opératoire pouvoir les opérer, lui s’y opposait et résistait avec nous. Le présent lui dit merci , ses « juges » qui y sont accueillis et qui y seront accueillis tôt ou tard, aussi peut être un jour.

La grandeur des hommes et une certaine honnêteté d’esprit voudraient que nous puissions encore reconnaitre et accorder aux hommes, quels qu’ils soient, aussi tout ce qu’ils ont fait de bien alors que les temps présents de perte de sens en tout nous l’interdisent et s’acharnent à tout vouloir effacer et faire table rase de tout.

Notre société est devenue violente en tout. Il ne faut plus combattre ses adversaires qui sont devenus des ennemis, leurs idées, les différences, les oppositions, ni les affronter et leur apporter la contradiction, il faut les anéantir et les abattre avant que la justice ait été saisie.

L’actualité juridique des derniers jours nous offre l’opportunité de comparer et d’observer notre monde au-delà du jugement d’un frigo. Dans l’échelle des sanctions et de la dimension des infractions, le Juge Renaud Van Ruymbeke, figure de la lutte contre la corruption nous rappelait en 2023 à la raison dans son dernier livre « Offshore, dans les coulisses des paradis fiscaux ».

Il y mentionnait en se référent à notre profession « les 8700 milliards volés aux contribuables et le scandale de l’argent sale, l’impunité des puissants protégés, parce qu’il y a énormément d’argent à nos portes et personne ne fait rien » et la « nécessité de prise de conscience au moment où les États ont des déficits importants, de gros besoins pour les hôpitaux, l’éducation, la sécurité et la transition énergétique ! ».

Cette prise de conscience et les sommes en présence rajoutent à l’incompréhension une certaine injustice face « aux sanctions de certains » et « l’impunité pour d’autres » tant les réalités en comparaison et les inégalités de traitement et de jugement nous semblent surréalistes.

De cette société faite de lutte de pouvoir qui isole, d’égos, de jalousie, d’individualisme, d’opportunismes, de trahisons et de lâchetés, dans tous les domaines, il nous faut jamais attendre de reconnaissance à l’image des Soignants à qui on ne dit plus jamais « Merci » ou si rarement.

De cette mise à mort sociale devant l’opinion publique comme vient de le vivre aussi le Dr Patrick PELLOUX, curieuse destinée et croisée des chemins entre deux hommes présents ensemble pour la défense de nos Aînés lors de la canicule de l’été 2003, au plus grand mépris de certains, il nous faut retenir le message exemplaire de nombreux malades, celui de tenir debout et de s’approprier leur devise : « Toujours être animé par la fureur de vivre ! ».

À toutes celles et ceux qui n’étaient pas là, qui ne savent pas, celles et ceux que nous n’avons jamais vu à nos côtés pour voir aboutir un des plus beaux projets de vie pour Toulon et ses Varois grâce à un seul homme, Hubert FALCO, que toutes et tous puissent aussi lui dire merci parce qu’il le mérite. N’attendez pas d’être un jour à l’hôpital qu’il a construit et qu’il est allé chercher seul à Paris pour vous, pour nous tous, et que nous lui devons toutes et tous.

Dites lui merci comme nous ne lui dirons jamais assez parce que nous ne connaitrons plus jamais d’élu aussi présent, investi, et en confiance de ses Soignants comme il l’est à jamais et pour toujours.

La vérité sortie de toutes les autres vérités ne doit pas tout effacer et faire tout oublier, là est aussi un devoir de justice à rendre.

Dr Vincent CARRET
AMUF VAR

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