Mme Royal a annoncé la mise en place d’un bonus prétendu « écologique » de 10 000 euros pour doper les achats de voitures électriques. Cela signifie que des lourdes sommes publiques vont être offertes pour une absurdité qui consiste à remplacer des voitures polluantes (thermiques) par d’autres voitures polluantes (électriques, et en réalité nucléaires puisque rechargées sur le réseau ErDF, à 75% alimenté par le nucléaire)
D’autre part, c’est un programme totalement antisocial car l’argent de tous va être offert aux constructeurs automobiles, au lobby nucléaire, et aux ménages aisés qui constituent 99% des acheteurs de voitures électriques.
Cette annonce est à relier à celle de la multinationale Bolloré qui a récemment été sélectionnée par le ministère de l’Économie pour déployer en France 16 000 bornes de charge pour véhicules électriques.
Présentée comme vertueuse par les pouvoirs publics et par l’industriel, cette folie en faveur de la voiture électrique est en réalité inopérante sur le plan écologique et gravement nuisible pour les finances publiques.
Un programme totalement injustifié sur le plan écologique
La première erreur grossière de ce plan est de prétendre que le développement de la voiture électrique serait bénéfique pour l’environnement. Pour mémoire, l’Observatoire du nucléaire a contraint les principaux constructeurs de voitures électriques à retirer les mots « propre » ou « écologique » de leurs publicités (*), en particulier parce que le rechargement des batteries est effectué en France à 75% par de l’électricité nucléaire.
Par ailleurs, l’Ademe a montré que, même pour les émissions de CO2, la voiture électrique n’est pas plus vertueuse que la voiture thermique (**). D’autre part, la ville de Berlin a considérablement assainit son air (***) en imposant des conditions draconiennes aux voitures thermiques et non en tentant vainement de remplacer la peste (voitures thermiques) par le choléra (voitures électriques).
Un projet totalement antidémocratique et anti-social
Poursuivi en justice par Bolloré qui a porté plainte contre les débranchements d’Autolib (Paris) ou de Bluecub (Bordeaux) en charge sur la voie publique, l’Observatoire du nucléaire ne se laisse pas intimider et continue à dénoncer les mensonges des constructeurs de voitures électriques (Renault et Bolloré en tête). Ce combat sera d’ailleurs illustré dans l’émission Envoyé spécial (****)
L’Observatoire du nucléaire dénonce avec la même vigueur le fait que l’argent public soit gaspillé en étant offert par les pouvoirs publics aux constructeurs de voitures et de bornes électriques, au lobby nucléaire (la quasi totalité de bornes prévues seront alimentées par ErDF, à 75% par le nucléaire) et aux citoyens aisés (99% des acheteurs de voitures électriques) qui bénéficient donc de l’argent de tous.
Les bonus prétendus « écologiques » sont de fait injustifiables tant sur le plan écologique que sur celui de la justice sociale. Quant au financement des bornes de rechargement par les communes et autres collectivités territoriales, il va sous peu faire l’objet d’un scandale de la plus grande ampleur (*****).
(*) France5 : La voiture électrique n’est ni « propre » ni « écolo » : http://bit.ly/1gMNM3I
(**) La Tribune, 4 décembre 2013 : http://bit.ly/WELjVz
(***) JT 13h France 2 du 8 décembre 2014, curseur à 14min30 : http://bit.ly/1A8p4Fd
(****) Envoyé spécial : http://bit.ly/16njvty (*****) Économie matin, 28 novembre 2014 : http://bit.ly/1pMf1FD