Campagne de sécurité des loisirs nautiques et de la plaisance 2025 : le préfet maritime dresse le bilan de la saison estivale en Méditerranée
Ce jeudi 16 octobre, le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, préfet maritime de la Méditerranée, accompagné du directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage en mer de Méditerranée (CROSS MED), a présenté le bilan de la saison estivale 2025.
Avec 3 536 interventions coordonnées cette saison, dont 2 986 directement liées à la plaisance et aux loisirs nautiques, l’activité opérationnelle du CROSS MED est en hausse (+14%). 8 072 personnes ont été impliquées dans ces opérations (+4%), 302 ont été blessées (+16%) et 38 personnes ont malheureusement perdu la vie. Ce chiffre est en baisse par rapport à 2024 (-17%).
Les causes de cette accidentologie élevée sont connues et persistent. L’inexpérience, l’impréparation et les comportements irresponsables restent ainsi les premières causes d’intervention. Le littoral méditerranéen est par ailleurs très plébiscité en période estivale. Cette fréquentation s’accompagne d’une forte densification du nombre d’usagers dans la bande côtière et d’une diversification des pratiques. Ce phénomène saisonnier engendre une activité opérationnelle très soutenue, avec une saison qui débute de plus en plus tôt (avril) et qui s’achève de plus en plus tard (novembre).
S’agissant des pratiques les plus accidentogènes de la saison 2024 :
L’accidentologie en plongée et la mortalité liée à cette pratique sont en baisse (140 opérations, -10%, 6 décès, -33%). La plongée sous-marine a fait l’objet d’un plan d’action durant la basse saison caractérisée par des échanges étroits avec la fédération et les acteurs institutionnels concernés (services médicaux notamment et préfectures départementales), une formation accrue des clubs et pratiquants, une campagne de sensibilisation renforcée et des journées de contrôles spécifiques en mer.
Avec 119 opérations, l’accidentologie en baignade est en légère hausse (+9%) alors que le nombre de décès décroit (15 décès, -6%). Cette pratique a également fait l’objet de mesures durant l’année écoulée. En lien avec Météo France et les préfectures départementales, un système d’alerte et d’information des usagers en cas d’épisodes de fortes vagues a été mis en place dans certains départements (Hérault, Corse-du-Sud notamment). Sur l’ensemble de la façade, la collaboration entre les services de l’État les collectivités doit se poursuivre (notamment en matière de communication) afin d’accroitre encore la sensibilisation des usagers au danger de cette pratique.
En matière d’ordre public, une présence continue et agile des unités en mer a été mise en œuvre avec un ciblage des pratiques mettant en danger la vie des usagers (vitesse, respect des zones de navigation, matériel de sécurité) et une répression accrue des comportements à risque. Les unités de l’action de l’Etat en mer (AEM) ont conduit 11 971 contrôles (+10%) pour 3 928 infractions relevées (+12%). Un tiers des contrôles a donné lieu à une infraction et près de 90% des infractions relevées ont concerné la vitesse et les zones navigation (48%) et le matériel de sécurité (42%).
Durant la saison estivale, une quinzaine d’opérations coordonnées de contrôles SECUMER impliquant plusieurs administrations ont été conduites sur l’ensemble de la façade. Elles ont permis de sensibiliser et informer un grand nombre d’usagers lors de journées et dans des zones de forte fréquentation. La médiatisation systématique de ces opérations permettant une large diffusion des messages de prévention par voie de presse reste un axe majeur de la campagne qui doit être poursuivi.
Comme ces deux dernières années, les municipalités ont été étroitement associées à la campagne de communication et de sensibilisation mise en œuvre par la préfecture maritime, avec comme objectif de pouvoir sensibiliser les usagers au plus près des zones de pratique.
Un travail d’analyse et de caractérisation des facteurs de risque, en lien avec le SNOSAN (Système national d’observation de la sécurité des activités nautiques) sera réalisé durant l’intersaison. Les actions déjà mises en œuvre seront poursuivies et renforcées pour la saison 2026 :
Efforts de sensibilisation et de prévention :
Campagne de communication constante, soutenue et diversifiée ;
Implication accrue des collectivités et acteurs socio-économiques ;
Ciblage des pratiques et comportements à risque.
Maintien d’un dispositif de présence renforcée des unités en mer :
Présence continue et agile, renforcée aux périodes de forte fréquentation ;
Ciblage des zones et pratiques à risques ;
Fermeté vis-à-vis des comportements dangereux.
Travaux et évolutions réglementaires :
Capitaliser sur les évolutions réglementaires récentes (néoprène obligatoire en VNM[1], double coupe-circuit, attestation de de prêt ou location) ;
Poursuivre les travaux visant à faire évoluer la réglementation, notamment locale, pour accroitre la sécurité en mer ;
Soutenir et participer à la déclinaison locale de la feuille de route du nautisme et de la plaisance pour 2030 élaborée par l’État et la confédération du nautisme et de la plaisance.
En mer, 3 grands principes s’appliquent. Pour se les rappeler, il faut retenir le sigle suivant « PEA, l’assurance vie en mer » :
Préparer : connaître la météo, les particularités de la zone, avoir conscience de son état de santé et de celui de ses passagers, prévenir un proche de ses intentions et de l’heure de retour prévue ;
Équiper : vérifier son matériel, porter une brassière et une tenue adaptée à la pratique, avoir un moyen de communication en état de marche, être en mesure de se signaler visuellement auprès des moyens de secours ;
Alerter : en cas de difficulté => VHF 16 et le numéro d’urgence 196 depuis n’importe quel téléphone pour joindre les secours (numéro valable partout en France).
[1] Véhicule nautique à moteur
