La situation que nous vivons actuellement que ce soit sur le plan national et international nous interroge et nous inquiète grandement.
Nous vivons une situation politique, sociale, économique indigne de notre temps, de notre époque, de notre siècle. Ce monde dans lequel nous vivons est en plein dérèglement social, sociétal et climatique.
Alors que nous commémorons aujourd’hui les 80 ans de la libération du camp allemand nazi de concentration et d’extermination d’Auschwitz où plus d’un million de personnes, majoritairement des juifs, ont été assassinées. Il semble que les grands de ce monde et particulièrement le patronat ont oublié ce pan de notre histoire et favorisent, à travers leurs propos, les idées nauséabondes.
La commémoration de l’holocauste devrait rappeler à tout le monde les dangers de l’antisémitisme, de la discrimination et la déshumanisation. L’importance est de comprendre et de se confronter aux évènements violents du passé pour développer les compétences et les valeurs nécessaires pour prévenir d’autres atrocités criminelles. La devise de notre pays : « Liberté, égalité, fraternité » est pour le moins très abîmée.
La contradiction, notre contradiction collective est bien là, un vent de violence et de haine souffle toujours sur ce monde. Des massacres et des guerres inondent toujours notre planète. L’intolérance, le racisme, la discrimination sont toujours le comportement et le langage du système capitaliste et de certains partis politiques qui le soutiennent. La misère, l’injustice, la casse sociale, la mise en concurrence entre les êtres humains, entre les travailleurs, l’individualisme, sont toujours fabriqués et véhiculés par cette économie ultralibérale et néolibérale du capitalisme et de ses serviteurs.
Notre histoire à la CGT nous interdit de rester silencieux face à la montée des idées d’extrême-droite, il nous semble important de dire que nous ne pouvons pas l’accepter et la subir. Oui nous sommes inquiets de voir cette montée du fascisme, de l’extrême droite, du nationalisme et du populisme, qui emmènent aujourd’hui au pouvoir un homme comme Trump et bien d’autres. Trump, président des États Unis d’Amérique, première puissance économique et militaire du monde, avec lui Musk qui lors de l’investiture, fait le salut fasciste sans que cela ne bouleverse beaucoup de nos dirigeants, pire certains ont même tenté de nous faire croire que nous avions mal vu.
En France, nous ne sommes pas épargnés par cette montée de l’extrême droite : 124 députés RN à l’Assemblée nationale. Dans toute l’Europe, nous voyons une poussée importante des nationalistes et de l’extrême droite en Italie, en Allemagne, en Autriche, et dans de nombreux pays de l’union européenne et une présence importante d’élus d’extrême droite au parlement européen.
Comment peut-on aussi facilement oublier ce qui s’est passé il y a 80 ans ?
Pourtant à la sortie de la dernière guerre mondiale, des femmes et des hommes à travers le Conseil National de la Résistance durant leur engagement dans la résistance contre le nazisme et le pétainisme, et au risque de leur vie nous ont dessiné et écrit les contours d’un nouveau monde de paix, de partage, de fraternité, de solidarité et d’universalisme à travers des conquis sociaux, qui nous ont permis jusqu’à aujourd’hui de vivre, de nous instruire, de travailler, de nous soigner et de pouvoir après des années de labeur, avoir une retraite, qui nous permettait de continuer à vivre décemment.
Tout cela a été possible par la création de la Sécurité Sociale, ordonnances du 4 et 19 octobre 1945 par le ministre communiste Ambroise Croizat, écrit et planifié au sein de la CNR
Aujourd’hui, la Sécurité sociale comme « garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes » et « principe de solidarité garantissant à chacun une protection financière contre les aléas de la vie » est menacée.
En effet, le capital s’évertue à la détricoter au fil des PLFSS, Ondam (objectif national de dépenses d’assurance maladie) et autres dispositifs qui visent à piloter notre protection sociale non pas en fonction des besoins de la population, mais selon les exigences financières et budgétaires.
C’est pourquoi l’UCR-CGT a décidé de faire de 2025, l’année de la reconquête de notre Sécurité sociale, de l’émergence des besoins des retraités en matière de protection sociale, de services publics, de revenus et de droits.
Ces revendications seront au menu de la manifestation du 20 mars prévue régionalement avec le groupe des 9.
Il est temps qu’enfin on nous entende, les discours qui continuent à fleurir dans la bouche du patronat et du gouvernement sont insupportables et même si Matignon essaye de faire croire qu’il n’y a pas de volonté de taxer les retraités, nous n’y croyons pas ! Trop, c’est trop !
Gouvernement, patronat, et « experts » en tout genre n’ont cessé, ces derniers mois, d’accuser les retraités de tous les maux. Elles et ils seraient responsables d’une grande partie de la dette du pays et du prétendu « déficit de la Sécurité sociale. »
Cela revient à oublier rapidement les milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises, ainsi que les aides publiques massivement versées à ces mêmes entreprises, sans aucune contrepartie en termes d’emploi, de formation professionnelle ou de revalorisation des salaires.
Non, les retraités ne sont ni des nantis ni des privilégiés :
• 60 % des retraités perçoivent une pension inférieure au SMIC.
• 31 % des retraités gagnent moins de 1 000 € par mois, dont 74 % sont des femmes.
• 11 % des retraités vivent en situation de pauvreté, voire de misère, avec une pension moyenne de 790 € par mois.
N’ayant plus les moyens pour se soigner :
• 700 000 retraités n’ont pas de complémentaire santé ou mutuelle.
• 1,6 millions ne se soignent plus ou peu.
Dans ce contexte, le PLF et le PLFSS 2025 devraient inclure des mesures fortes pour la revalorisation des retraites et le financement de la Sécurité sociale. Ces mesures doivent permettre à la population de bénéficier d’une protection sociale digne du 21ᵉ siècle, plutôt que d’imposer des millions d’euros d’économies sur le dos des retraités et des personnes les plus précaires.
Pour rappel, et parce qu’il semble nécessaire de le rappeler les retraités ont cotisé pour avoir des droits.
Livré au marché par nos gouvernants depuis plusieurs décennies, notre système de santé étouffe. Manque de moyens, tant budgétaires qu’en personnels, les files d’attentes s’allongent aux urgences. Des vies sont en jeu. C’est la santé publique et toute la protection sociale qui sont dans le viseur du capital.
Ça craque de partout ! sauf dans le secteur privé lucratif. Il n’a jamais enregistré autant de profits. Les dépassements d’honoraires explosent, les laboratoires pharmaceutiques se gavent et créent la pénurie. Les mutuelles « s’entre-fusionnent » allègrement. L’accès aux soins n’a jamais été aussi difficile pour les français disposant de petits salaires ou vivant en dehors des grands centres urbains. Quant aux déserts médicaux, ils s’étendent désormais à toute la France (87 %) du territoire.
Il est temps de reconquérir un service public de santé ! L’implication de la population, particulièrement des retraités, est indispensable. Au risque, sinon, de laisser le gouvernement continuer à proposer des mesures « cache misère » accentuant les inégalités. L’heure est à la lutte sous toutes ses formes, chaque avancée représentant une victoire pour notre santé et celle de nos familles.
De même, nous réclamons des services publics sur tout le territoire, il faut arrêter la casse de nos services publics particulièrement dans les campagnes. La création des maisons France Service ne répond pas aux besoins de la population, pas plus que le téléphone ou internet. Le service public est la pierre angulaire pour l’égalité de l’ensemble de la population. Alors, oui, nous continuerons à clamer haut et fort la nécessité d’un véritable service public sur tout le territoire pour chacune et chacun.
C’est pour toutes ces raisons que le 20 mars, nous appelons les retraités à nous rejoindre pour la reconquête des services publics de proximité et le droit de pouvoir se soigner correctement.
Brigitte Cheinet
Secrétaire Générale de l’USR-CGT 83