Var : gravité de la situation quant à l’accès aux soins

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Nos organisations tiennent à souligner la gravité de la situation quant à l’accès aux soins dans notre pays, y compris dans le Var pourtant généralement qualifié de département bien doté…
La déclaration de politique générale du 1er Ministre ne peut que renforcer nos inquiétudes quant aux moyens prévus pour les services publics de proximité, notamment pour la santé.

La prise en charge à 100 % par la Sécu, des soins prescrits, peut améliorer la situation.
Il faut bien sûr donner les moyens au service public de santé de répondre aux besoins de la population, il faut donc prévoir une augmentation des dépenses publiques dans le budget 2025 et non une réduction. Cette augmentation se finance, comme le déficit annoncé, par la fin des exonérations de cotisations, la lutte contre la fraude fiscale, un impôt sur les revenus des plus riches…

Nos organisations viennent d’enquêter sur la situation varoise. Les réponses révèlent :
– Le manque de praticiens dans tous les domaines, qui allonge les délais de rdv (il faut compter de 3 à 6 mois, voire un an, selon les spécialités).
– L’éloignement des professionnels de santé, auquel s’ajoute le manque de transports publics accessibles. Sans voiture, pas de soins possibles…
– Le manque d’accueil physique, avec le développement du numérique, qui déstabilise et handicape de nombreuses personnes retraitées.
– Le coût de plus en plus élevé des soins, avec des restes à charge qui s’alourdissent, des dépassements d’honoraires qui se multiplient, des médicaments qui ne sont plus remboursés.
– Le coût des complémentaires qui a explosé ce qui exclue bon nombre de personnes obligées de faire un choix entre reste à vivre et accès aux soins… d’autant que ces complémentaires vont encore augmenter au-dessus de l’inflation début 2025.
Ces éléments souvent conjugués conduisent de plus en plus à des renoncements aux soins, donc à une dégradation générale de l’état de santé de la population.

Nous sommes intervenus sur ces questions lors du CDCA du jeudi 26 septembre. Voici un extrait de notre déclaration liminaire :
Nous pensons que pour améliorer la situation souvent catastrophique de notre système de santé, il faut déployer des moyens conséquents : c’est le cas notamment pour les services des urgences qui continuent à faire face à des fermetures totales ou partielles comme à Draguignan ou Gassin (nous savons bien que dans la novlangue l’ARS parle de régulation plutôt que de fermeture, mais l’accès aux soins est de plus en plus compliqué).
Il nous a été dit par l’ARS que le solde de médecins était positif « de 5 » sur notre département, sans autre détail sur le nombre de médecins quittant le département, ni sur les raisons de leur départ (retraite ou autre), ni sur le temps consacré aux consultations simples… mais Var Matin du 19 septembre titre « SOS pour un médecin à Claret-Valbourdin » en plein secteur urbain. Ce secteur résidentiel de Toulon est confronté lui aussi au phénomène de désert médical.
Nous aimerions connaître la répartition entre les médecins généralistes et médecins spécialisés, mais aussi comment il est envisagé de gérer les départs en retraite des médecins.
Nous avons pu constater la politique de démarchage à domicile, par le privé, pour la téléconsultation… penser que la téléconsultation pourrait devenir la norme est un scandale ! D’autant plus qu’elle peut difficilement s’appliquer à des personnes âgées ou à des publics fragiles…
À ces questions s’ajoute la pénurie de médicaments : 1 700 médicaments sont en rupture totale ou partielle.
À l’opposé nous défendons le développement des services publics, donc du service public de santé, la fin de la marchandisation de la santé et la mise en place du « 100% Sécu » soit un remboursement intégral des soins prescrits par la Sécurité Sociale.

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