L’exposition d’été est consacrée à un grand maître de l’art photographique Harry Gruyaert du 21 juin au 27 septembre Entrée libre.
Encore une fois, l’Hôtel Départemental des Arts – Centre d’art du Var Pôle des espaces de valorisation du patrimoine Direction de la culture, des sports et de la jeunesse Conseil départemental du Var, a eu la main heureuse en invitant un des meilleurs photographes du moment.
Un maître de la couleur
Né le 25 août 1941 à Anvers Harry Gruyaert est un photographe belge, membre de l’agence Magnum Photos depuis 1981. Pour lui, la photographie est une expérience physique, un état d’excitation. Héritier de la grande tradition américaine incarnée par Leiter, William Eggleston ou Stephen Shore, très influencé par le cinéma, il a su créer une palette chromatique extrêmement personnelle.
Ses images proposent pour la photographie un autre territoire et une nouvelle approche de la couleur, grâce à une perception émotive, non narrative et radicalement graphique du monde.
Il dit « Pour ma première exposition aux Rencontres d’Arles, en 2003, avec François Hébel, le directeur à l’époque, nous avons regardé mes travaux sur la Belgique, l’Inde, l’Amérique… Je me suis alors rendu compte à quel point j’avais fait des photos de rivages. » C’est complètement inconscient. Cette attirance pour ces lieux n’est pas un concept. Au fond un rivage c’est un lien entre deux mondes, une zone qui peut être aussi un accueil. Certains grands clichés de Gruyaert sont vieux de 40 ans, d’autres ont deux ans. Comment expliquer ce goût pour les rivages? Dans la peinture flamande du XVIIIe siècle il y a beaucoup de mers démontées, de bateaux pris dans les tempêtes, de ciels lourds. Le photographe est Flamand, il a vu ces peintures bien sûr.
Un regard sur le monde
Gruyert a été fortement influencé par Michelangelo Antonioni. Même sorte de solitude des êtres dans les paysages urbains de l’auteur de l’Avventura, ou du Désert rouge… Dans ces films comme dans l’œuvre de Gruyaert on comprend tout de suite qu’on est à Londres, en Espagne, au Maroc ou en Italie. Il photographie un monde inquiet et solitaire comme Antonioni avec un grand sens des lieux et de leurs spécificités.
J’ai toujours été frappé par la qualité des œuvres de ce grand photographe sur le plan technique. Au fond l’appareil a très peu d’importance chez lui C’est la pellicule qui est exceptionnelle. Beaucoup de ses photographies les plus célèbres sont faites à l’argentique. C’est tout une école de sensibilité. Dans cette technique on ne dispose que d’une trentaine de poses.
Aujourd’hui, il travaille en numérique. C’est au moment de la post-production que les choses se jouent. L’artiste a déclaré passer beaucoup de temps sur le tirage. On voit le résultat, il est splendide. A regarder de près on découvre des œuvres symboliquement très riches. Comme dans l’univers du surréalisme belge. Henri Magritte n’est pas loin !
Une occasion rare à ne pas manquer cet été, grâce à cette exposition toulonnaise, histoire de ne pas bronzer idiot !
La rétrospective Harry Gruyaert est visible jusqu’au 27 septembre. Elle honore ceux qui ont choisi de faire découvrir ou redécouvrir ce grand artiste belge.
Vernissage le 20 juin 18h30 : Hôtel Départemental des Arts – Centre d’art du Var-Pôle des espaces de valorisation du patrimoine-Direction de la culture, des sports et de la jeunesse Conseil départemental du Var.
Tel: 04 83 95 18 40
Jean François Principiano